Friday, May 24, 2019

Italian King in France

LE MYSTERE DE MODIGLIANA (Italie) – MI-AVRIL 1773
L’échange d’enfant qui eut lieu en avril 1773 à Modigliani, province de Faenza en Emilie (Italie) a bien été relaté par divers chercheurs mais les documents sérieux n’ont pu être connus par un large public. Les intéressés firent tout ce qu’ils purent pour qu’un voile s’abattît sur cette affaire et attribuèrent ce qui en échappait à la calomnie. Cet argument est encore de nos jours ce qui est perpétué.
Il s’agissait de l’échange de la petite fille que mit au monde, la Duchesse de Chartres (future Duchesse d’Orléans, née Penthièvre) le 16 avril 1773 à Modigliani (Italie) avec un petit garçon, né également près de cette date dans la même ville, et que mit au monde l’épouse de Lorenzo Chiappini, gardien de prison.
Avoir un enfant mâle était une nécessité capitale pour le futur Duc d’Orléans, dit en 1792 «Philippe Egalité», car sans cette clause, l’héritage de toute la richesse du Duc de Penthièvre, son beau-père, lui aurait été refusé. Pour éviter d’avoir encore une petite fille (née auparavant et décédée au berceau), il prit la précaution de faire ce voyage. On ignore – aucune pièce d’archives l’atteste – s’il avait l’intention de faire cet échange en organisant ce voyage en Italie avec son épouse en connaissance de cause ou si, partant en divertissement, l’idée lui vint quand, à Modigliana où les deux époux se trouvèrent (en voyageant sous le nom de Comte et Comtesse de Joinville qui est un titre appartenant à la famille Orléans), ils rencontrèrent Lorenzo Chiappini dont l’épouse était sur le point d’accoucher, tout comme, par coïncidence, l’était la Duchesse de Chartres.
Quoi qu’il en fût, cette petite fille fut dénommée Maria Stella Pétronilla « Chiappini » (suite à cet échange) et laissée à la garde de la famille Chiappini. Le Duc de Chartres puis Duc d’Orléans envoyait chaque année une confortable pension aux époux Chiappini (Déposition, en mai 1824, en justice devant la Cour Ecclésiastique de Faenza du Comte Borghi qui dit, en parlant de sa tante, la Comtesse Borghi: «elle transmettait au ci-devant gardien (Chiappini), une pension annuelle envoyée par le Comte de Joinville pour l’éducation de sa fille » - Archives Episcopales du Diocèse de Faenza).
Quant au petit garçon, il fut dénommé Louis-Philippe et titré Duc de Valois. En 1785 il devint Duc de Chartres et en 1793 Duc d’Orléans (bien qu’il rejetât à cette époque, tout comme son père putatif, ce titre). Il allait devenir en août 1830 Louis Philippe, 1er Roi des Français. Il fut donc transporté à Paris en mai 1773 et tenu caché au Palais Royal jusqu'au 6 Octobre 1773, jour où il fut ondoyé. La cérémonie de l'ondoiement fut fort simple et faite dans un salon obscur par un sieur Gautier, aumônier du Duc de Chartres, ce dernier ayant déclaré que ce fils était né le 6 octobre, sans aucun témoin attestant l’accouchement. « Soit hasard, soit prédestination, aucune des formalités, que l'on accomplit d'habitude à la naissance des enfants des Princes du sang, ne fut accomplie pour celle du fils du Duc de Chartres. » (« Dix-huit ans de règne » d’ Alexandre Dumas, ancien secrétaire du Duc d'Orléans).
Pour que la famille Chiappini ne tentât pas une main mise ultérieure (chantage ?) sur les biens de la famille Orléans, le Duc de ce nom (futur Egalité) fit croire très tôt dans les lettres qu’il envoyait en Italie que le petit garçon, hélas, n’avait pas survécu. (Déposition en mai 1824 suscitée du Comte Borghi : « J’ai vu une lettre adressée au Comte Tomeo signée « Comte de Joinville » dont le contenu était le suivant : « Depuis que nous avons quitté ces lieux, ma femme m'a donné enfin un garçon (Antoine d’Orléans, né le 3 juillet 1775). Quant à celui que vous connaissez (le petit Chiappini de l’échange) il ne me reste plus que le chagrin de l'avoir perdu… »- Archives Episcopales du Diocèse de Faenza).
La petite Maria Stella grandit et connut la vérité à la mort de son père putatif, Lorenzo Chiappini, qui lui adressa une lettre devant être ouverte après son décès et révélant la vérité sur cet échange. La jeune femme – qui s’était mariée par deux fois très avantageusement – vint à Paris en 1823 avec des documents précis sur cette affaire pour rencontrer Louis Philippe (qui n’était pas encore Roi).
Ce dernier lui envoya son homme de confiance dénommé Dupin pour lui proposer deux millions, à la condition de sortir de France, de n'y jamais reparaître et de se taire sur son origine. Maria Stella (devenue Baronne de Sternberg) refusa l’argent et par conséquent le silence. Alors, on avisa au Palais-Royal aux moyens de paralyser ses moindres tentatives. On mit tout en œuvre pour empêcher la publication, la circulation de ses « Mémoires ». Elle ne put faire un pas sans être suivie de policiers qui, à plusieurs reprises, la menacèrent de l'arrêter.
Lafont d'Aussonne, auteur des « Mémoires universels de la Reine de France, » écrivit en Novembre 1828 à Louis-Philippe : « Il est hors de doute, Monseigneur, que Milady, bien dirigée par ses avocats, se verra forcée à prouver par des traits de caractère et de conduite multipliés que le père inhumain, dont elle fut abandonnée, a fait ce criminel échange en vertu de son immoralité… Monseigneur, vous connaissez la déclaration lumineuse de Lorenzo Chiappini faite peu de moments avant sa mort. Vous connaissez les nombreuses dépositions de tant de témoins irrécusables. »
« Vous connaissez la solennelle sentence du Tribunal auguste qui a rétabli Maria Stella dans son état et par conséquent dans ses droits…. Les documents obtenus en Italie sont déjà bien considérables. Ceux qu'on a retrouvés en France ne le sont pas moins. Et les deux voyages en Italie sont prouvés. »
La famille d'Orléans fit disparaître tout ce qu'elle a pu des exemplaires de la « Biographie de Louis-Philippe » de Michaud, livre qui raconte la naissance du fils aîné du Duc de Chartres. Elle fit disparaître tous les ouvrages traitant du troc d'enfants commis par le Duc de Chartres et Lorenzo Chiappini avec l'assentiment (extorqué) de leurs deux épouses.
Sous le règne de Louis-Philippe, une perquisition faite par ordre du Ministre de l’Intérieur découvrit dans la bibliothèque des Jésuites à Paris un livre publié par Mlle d'Orléans-Chiappini ; il fut brûlé sur-le-champ. On fit disparaître ce même livre de toutes les bibliothèques en France et à l'Etranger, partout où la police put le découvrir. Mais quelques exemplaires, ainsi que les documents judiciaires et plusieurs copies légalisées de ces documents échappèrent aux investigations policières.
Voilà donc le bref récit de cet échange. Et voici des Archives (entre autres) attestant ce fait :
Archives Episcopales du Diocèse de Faenza :
- jugement rendu par la Cour Ecclésiastique de Faenza du 29 mai 1824 ordonnant la rectification de l’acte de naissance de Maria Stella (hier, dite « Chiappini ») 11 avril 1773 et signé par Valerio Boschi, Provicaire général.
- rectification - en date du 24 juin 1824 de l’acte de naissance suscité, effectuée par le Chanoine Francesco Signani, Curé de l’Eglise et Collégiale Saint-Etienne à Modigliana, Diocèse de Faenza - qui s'opère définitivement dans les formes et termes ci-après : « Maria-Stella-Petronilla, née hier des époux M. le Comte et la Comtesse de Joinville, Français, demeurant alors dans la terre de Modigliana, fut baptisée le 17 Avril 1773, par moi, chanoine, Francois Signani, l'un des chapelains… ».
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Pour rappel, ces agissement sont bien ceux de la stratégie de Louis Philippe :
-il ordonna par deux fois l’assassinat de Louis XVII (« Naundorff ») – après l’échec de la première tentative - et il exila ce dernier en Angleterre où la deuxième tentative échoua également.
- Il fit suivre ce malheureux Roi sur les routes d’Europe notamment de Suisse où sa police intervint pour interroger en août 1837 M. de Brémond, ancien Ministre de Louis XVI. Celui-ci attesta reconnaître en « Naundorff » Louis XVII. Cette déposition de P. de Brémond d’octobre et novembre 1837 devant le Tribunal du District de Vevey fut faite, à la demande du déposant, en 3 exemplaires hormis les pages du grand registre du Greffe car il supputait bien ce qui allait arriver et qui arriva… les pages contenant cette déposition en faveur de Louis XVII furent arrachées.
-Pour finir, il empoisonna Louis XVII par des agents envoyés à Deft ; le Roi Martyr mourut le 10 août 1845.

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